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Une sélection commentée de livres jeunesse s'intéressant aux relations humain/animal.

 

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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 10:05

couv barbapapa

Ecrit et illustré par Annette Tison et Talus Taylor

Aux éditions Les livres du Dragon d'Or, 2003

Prix : 9,95 euros

A partir de 3 ans

 

 

On ne présente plus les Barbapapa, cette sympathique famille de personnages rondouillards capables de prendre diverses formes au gré de leurs aventures. Animés de bonne volonté, ils sont toujours prêts à rendre service. On ne sera dons pas étonnés de les voir ici se dévouer pour la cause des animaux, qui ne savent plus comment échapper aux malheurs dont les accablent les humains, responsables de la dégradation de la planète qu'ils partagent, à leur détriment, avec eux. La solution ? Construire une arche et partir pour un monde plus accueillant... jusqu'à ce que les fautifs se rendent compte du vide laissé par l'absence des exilés et réparent les dégâts commis, afin qu'ils puissent revenir auprès d'eux.

 

C'est en revisitant le mythe ancestral de l'arche de Noë, devenu dans ce monde moderne, une fusée, que les Barbapapa initient les tout-petits à la protection animale. Avec une inventivité et un humour qui traversent les générations, ils jouent à la perfection leur rôle de redresseurs de tord, déjouant ingénieusement les plans des malfaisants. Les enfants se rangeront forcément de leur côté, d'autant que la fin optimiste leur montre le chemin d'une réconciliation possible. C'est aussi un moyen pour les plus jeunes de commencer à appréhender la place de chacun dans un vaste monde fait de multiples interactions où eux aussi ont une part de responsabilité à assumer. Mais fusée, arche ou refuge peuvent-ils constituer une solution durable, soutenue par quelques uns seulement, sans un changement général de comportements ? Alors quels pouvoirs extraordinaires devrons-nous déployer pour offrir aux enfants un avenir aussi engageant que celui que leur réservent les invincibles Barbapapa ?

 

 

 

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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 12:11

couv tigre

Écrit par Stéphane Servant

Illustré par Antoine Déprez   

Aux éditions Bilboquet, (les messagers Bilboquets), 2011

Prix : 14, 50 euros

A partir de 4 ans

 

Un tigre prend la parole pour raconter comment, né libre dans la nature, il fut capturé et envoyé dans un cirque. Enfermé dans une cage, dépossédé de son identité d'animal pour devenir « le sauvage », il ne peut cependant se plier aux exigences du directeur. Conservant son indépendance d'esprit et cultivant son goût pour la musique, symbole de nature et de liberté, il parvient, avec à la complicité d'un petit clown, à entraîner tous les autres animaux captifs à sa suite. Ensemble, ils laissent loin derrière eux les barreaux, les cages et les pistes de cirque, se dirigeant vers un pays où ils pourront enfin redevenir eux-mêmes.

 

Le malheur qui s'abat sur ce tigre de cirque saisit le lecteur lorsqu'il tourne la première page du livre, tout illuminée de soleil et de grands espaces et se trouve face au regard de l'animal, plongé dans l'obscurité et l'angoisse. Les situations qui suivent montrent combien est ridicule cette idée d'attirer un public par l'image caricaturale de l'animal féroce soumis aux caprices et à la vanité de quelques humains. « Je suis né tigre » est un titre fort bien choisit car il fait référence à la nature originelle de l'animal qui disparaît lorsqu'il est enfermé. Qu'en reste-t-il à montrer aux curieux ? Un être capable d'exécuter des numéros invraisemblables, passant sa vie dans les quelques mètres carrés d'une cage lui interdisant tout comportement répondant à ses besoins ? Il y a certes encore des amateurs pour ce genre de prétendu « spectacle », mais savent-ils réellement ce qu'ils cherchent à voir ? Un documentaire de qualité, soigneusement réalisé et mis à leur disposition par des moyens techniques modernes sera sans aucun doute plus fidèle à la promesse de leur montrer un animal « sauvage » qu'une remorque grillagée et quelques tours de piste sous la domination incongrue d'un homme en représentation. Le petit clown de l'histoire, « celui qui prenait toujours toutes les claques » est le personnage hors normes, l'esprit libre et frondeur qui transforme les rêves en réalités  et parle au cœur des enfants pour qu'ils ne soient plus les spectateurs, eux aussi captifs, d'une attraction qui ne fait pas honneur à la dignité des arts du cirque.

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 18:31

 

couv l'oiseau

 

Ecrit par Ingrid Chabbert

 

Illustré par Sabine Cazassus  

 

Aux éditions Petite Plume de carotte, 2012

 

Prix : 12 euros           

 

 

 

 

 

Placé sous le signe de la tendresse, ce joli album à la fraîcheur pastel acidulée raconte, dans un langage simple et touchant, l'histoire d'une belle amitié entre un oiseau sauvage et un enfant séjournant chez ses grands parents. En explorant un petit bout de forêt tout proche grand comme un mouchoir de poche, le jeune humain a peu à peu tissé des liens avec son compagnon à plumes. Partageant jeux et confidences, les deux amis ne voient pas le temps passer. Mais bientôt arrive la saison des migrations : pour l'oiseau, le moment du départ, pour l'enfant, celui de l'attente. Et quand la petite forêt retrouve enfin ses couleurs, le bonheur prend la forme des retrouvailles tant espérées entre ces deux êtres faits pour s'entendre.

 

 

 

Il y a toujours un peu de magie dans les relations de confiance que parviennent à nouer les humains avec les animaux, de celle qui charme tellement les enfants. Elle opère particulièrement dans cette histoire conçue à l'échelle d'un petit garçon pour qui le monde a les dimensions de son environnement immédiat. Par sa proximité avec cet animal libre qui choisit de l'aimer, il entre dans l'immensité du monde que doit parcourir l'oiseau migrateur et apprivoise avec lui la longueur du temps de l'attente. Mais cette belle expérience n'est possible que grâce à l'approche prudente et respectueuse du petit homme dans lequel l'animal ne reconnaît aucun danger potentiel. C'est sans doute là que réside la vraie magie, dans cette transformation du plus craint et du plus redoutable de tous les prédateurs pour tous les animaux en un allié fiable et apprécié. Bien des enfants poursuivent toujours ce rêve...

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 20:48

couv baleine

Écrit par Paloma Sanchez Ibarzabal

Traduit de l'espagnol par Laurence Guillas

Illustré par Iban Barrenetxea

Edité par Oqo éditions, 2011

A partir de 10 ans

15 euros

 

 

Les jours et les nuits se succèdent, les saisons passent et seul sur son bateau, le harpon au poing, un homme poursuit infatigablement une baleine. Les vagues sont un flot de feuilles, qui se mue en un champ de tournesols et d'étoiles. La baleine se laisse deviner dans la forme de l'aiguille d'une boussole, les astres prennent figure humaine, les instruments que manipule le chasseur changent d'échelle. La vérité semble aussi insaisissable que les sensations fugaces d'un rêve, et pourtant les les scènes se succèdent selon une évidente logique qui mène l'aventure à sa conclusion. Le poing reste en suspension, le harpon s'efface, le bateau sombre, remplacé par le dos lumineux d'un animal connu pour ses chants mélodieux qui éveillent une étrange émotion dans le cœur des hommes.

 

Même si des références littéraires telles que Moby Dick peuvent venir à l'esprit à la lecture de cet album, elles ne sont pas indispensables pour en apprécier la teneur poétique et philosophique. L'influence surréaliste très nettement perceptible de ses illustrations pleine page sont une invitation à percer le mystère qui motive la quête véritable du chasseur (comme la plupart de ses semblables désormais, il n'est bien sûr pas poussé par la nécessité de se nourrir). Petit homme démuni sur un bateau à peine plus gros que lui, confronté à l'immensité de l'univers inaccessible, il ne pense qu'à sauver sa peau en trouant celle de la baleine, du monstre. L'animal, aussi immense et effrayant que ce qu'il ne peut concevoir, est en revanche à sa portée. Il suffirait de se confronter à lui et de le détruire pour vaincre sa frayeur existentielle. « Lui est plus fort que la baleine, il veut juste s'en assurer ». Et donc, se rassurer... « Il rêve qu'il enfonce son harpon dans ce monstre et traîne son énorme corps derrière le petit bateau ». S'en emparer pour se constituer... Mais voici que l'univers lui fait un clin d’œil solaire dans le regard de la baleine  lui révélant ainsi une autre façon de trouver place et sens dans l'immensité. Après la surprise d'avoir découvert dans le présumé monstre un être vivant dont les multiples cicatrices racontent une histoire comparable à la sienne, il s'étonne et s'émeut de se sentir son égal et de trouver dans leur entente nouvelle un accès inespéré au mystère qui les entoure. Alors : à bon chasseur, salut !

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 20:36

couv chouette de vie

Écrit et illustré par Christian Voltz

Aux éditions du Rouergue, 2013

Prix : 12,50

A partir de 6 ans

 

Il y a toujours des merveilles à récupérer dans les fonds de tiroirs de Christian Voltz. Une fois de plus, en assemblant un improbable bric-à-brac de petits riens, le « bricolauteur » prodigieux obtient une véritable histoire, en relevant un nouveau défi : il s'agit cette fois d'assembler aussi des expressions communes de notre langue à base de noms d'animaux. Et c'est ainsi qu'un ouvrier, brisant la chaîne de sa chienne de vie, retrouve le sourire grâce à la ténacité d'un petit corniaud courageux qui met en déroute ses agresseurs et guide ses pas vers une chouette rencontre.

 

A défaut d'être présents dans notre vie de plus en plus citadine, les animaux le sont toujours dans notre imaginaire. Notre langage est le témoin de cette proximité. Si les noms d'animaux les montrent parfois à leur avantage, certains véhiculent cependant une sournoise réputation. Punaise, que c'est triste d'avoir la cafard, mais que c'est chouette de rire comme une baleine ! L'origine de ces comparaisons peut sembler bien mystérieuse... Christian Voltz a trouvé celles qui convenaient à son récit parmi un choix extraordinairement vaste, égratignant au passage un monde du travail injuste et abrutissant. Ce n'est certainement pas par hasard que les références à l'espèce canine, au nombre de sept, l'emportent ici largement. Ni que le cadre vide accroché au mur à la première page s'orne à la fin du portait d'un certain chien. Quel parfait compagnon, en effet, pour surmonter les épreuves de la vie, capable d'être à l'écoute et de réconforter les cœurs en peine !  Voici comment se noue une belle amitié, aussi solide que les inusables bouts de ferraille d'un auteur auquel profondeur critique et tendresse facétieuse ne font nullement défaut.

 

 

 

 

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 20:20

couv planete animaux

Écrit et illustré par Mathis

Aux éditions Sarbacane, 2012

Prix : 13,50

A partir de 7 ans

 

Sur la planète des animaux, rien ne va plus. Les animaux ont pris la place des humains, et leur mènent la vie dure. Enfin pas plus que celle que les humains mènent d'habitude aux animaux. Donc, pourquoi s'offusquer de voir un humain pendu à un hameçon ou enfermé dans un zoo, découpé en tranche dans une assiette (sans le gras), se rongeant une jambe pour échapper à un piège, et dans bien d'autres situations saisies « sur le vif » et sans complaisance ? On comprend vite que l'apparente cruauté dont fait preuve Mathis n'est rien d'autre que l'expression exacerbée d'une empathie qui ne s'arrête pas aux frontières du genre humain. Il la montre non au moyen d'un récit illustré, mais en donnant à voir une série de scènes de genre modernes dont les protagonistes échangent des répliques qui font mouche (au sens pas propre : scène trois).

 

Par un procédé éprouvé, dont l'exemple le plus fameux dans la littérature et au cinéma est sans doute La planète des singes (on aura saisi l'allusion...), Mathis tend à ses semblables un miroir glacial où se reflète l'image de leurs comportements envers des êtres sensibles d'autres espèces. Car sensibles, il le sont assurément. Comment le nier sans se départir d'une part essentielle de son humanité ? Faut-il la bousculer, cette part, afin qu'elle se révèle, sans hésiter à déranger, à choquer, à susciter des exclamations d'indignation ou de dégoût rivalisant avec le rire acide déclenché par des dessins provocateurs ? Impossible d'évacuer un certain malaise par l'usuelle réplique « Mais enfin, ce ne sont que des animaux ! » Comme ses jeunes lecteurs, l'auteur a le génie de poser, en toute ingénuité, des questions agaçantes, auxquelles des réponses toute faites ne suffisent pas. Cela ne l'empêche pas de considérer les enfants avec le même regard critique que leurs aînés, comme le montre l'illustration de couverture. Il faut bien appeler un chat un chat, même lorsqu'il s'enfuit sur ses deux petites pattes, terrifié par des garnements aux oreilles pointues, armés de lance-pierre.

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 12:15

couv Monamour

Ecrit et illustré par Babette Cole

Aux éditions Seuil jeunesse, 2001

Prix : 11,70 euros

A partir de 5 ans

 

 

Quand on s'appelle Monamour et que l'on est le chien chéri de la famille, que faire lorsque soudain un nouveau petit humain accapare toute l'attention de vos humains préférés ? Ignoré, délaissé, incompris, oublié, Monamour s'en va chercher ailleurs l'affection perdue. Il la trouve auprès d'une bande de chiens des rues efflanqués, monte avec eux un casse (croûte) qui tourne mal et se retrouve bouclé en fourrière en compagnie de ses complices. Heureusement, les humains préférés, s'étant aperçu de la disparition de leur toutou bien aimé, le retrouvent en cette fâcheuse posture et le ramènent à la maison. Enfin... pas seulement lui.

 

Monamour, truculent toutou, permet à Babette Cole d'user de sa verve habituelle pour faire le tour quasi complet d'un vaste sujet : l'amour sous toutes ses formes et dans ses diverses expressions. Le  décalage entre l'affirmation de ce qu'il doit être et ce que vit l'optimiste petit chien sollicite la connivence amusée du lecteur. Comment ne pas succomber au charme de ce désopilant animal, ainsi qu'à celui de ses infortunés congénères, auxquels la facétieuse illustratrice prête d'attendrissantes mines  patibulaires ? Les retrouvailles de la famille rendent hommage à tous les corniauds au grand cœur qui trouvent leur place dans celui des humains bienveillants, ainsi que dans leurs foyers.

 

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 16:37

couv nuage

Ecrit et illustré par Marcelino Truong

Aux éditions Hachette / Gautier Languereau, 2003

Prix : 14 euros

A partir de 5 ans

 

Fleur d'eau et son canard blanc nommé Nuage vivent dans un petit village vietnamien. Tous deux sont inséparables, jusqu'au jour où la petite fille reçoit en cadeau un grillon chanteur qui accapare  son attention. Se sentant délaissé, Nuage décide de partir vivre sa vie sur l'eau, comme il sied aux canards. Mais il a mal jugé sa maîtresse, prête à prendre tous les risques pour le retrouver. Elle craint surtout que d'autres qu'elle ne voient en son animal de compagnie l'occasion de faire un bon repas. Cependant, ceux auprès de qui elle s'enquiert de lui, forgeron, marchande de soupe, pêcheur, se font les alliés de sa quête. Et c'est finalement l'intervention fortuite du petit grillon, cause de la triste décision de Nuage, qui le sauve de la poigne d'un marin chinois prêt à le transformer en marinade pour l'équipage de son bateau.

 

Précédemment évoqué sur Libr'animo dans Edgar, d'Hortense Cortex, et tout récemment dans Un chien pas comme les autres, de Fiona Roberton, le canard, improbable animal de compagnie, est  ici le protagoniste d'une histoire ancrée dans les traditions et cultures du Vietnam. L'affection de la petite fille qui part à sa recherche et le rassure sur la place qu'il occupe dans son cœur le sauve de la casserole d'un cuisinier chinois. Mais l'homme est moins ému par les supplications de la fillette que  par le chant d'un autre animal, plus discret : un grillon, enfermé dans une petite boîte, comme le veut la coutume. Lui aussi fait partie, à sa façon, du cercle des animaux que les humains admettent en leur compagnie, pour leur agrément. L'émotion esthétique prime chez l'homme, bientôt suivie par le souvenir de l'attachement qui le liait, enfant, à un petit animal de son espèce. Le sentiment qu'il éveille lui fait épargner la vie du canard.

Heureusement pour lui, Nuage échappe à la menace culinaire, car il est revendiqué par Fleur d'eau comme étant « son » canard.  Le banquet de fête donné en son honneur exclut même le canard du menu, ce qui peut sembler assez cocasse. Or l'histoire ne dit pas quels animaux sont servis aux convives : le chien n'est pas à exclure des traditions locales même si ce plat s'avérerait tout à fait déstabilisant pour un lecteur occidental s'affirmant omnivore !

Alors, où se situent les différences entre animaux sauvages, de compagnie, comestibles, d'agrément, en fonction de la culture et du libre arbitre de chacun ? Nuage brouille les subtilités de ces nuances.

 

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 20:40

couv John Browne

Écrit par Jenny Wagner

Traduit par Christian Poslaniec

Illustré par Ron Brooks

Aux éditions Il était deux fois, 2008

Prix : 14,50 euros

A partir de 4 ans

 

Depuis qu'elle est veuve, Rose vit dans la douce et chaleureuse compagnie de son chien nommé John Brown. Bien que pleinement satisfaite par le bonheur de leur vie à deux, Rose prête un soir attention à un chat qui rode autour de sa maison. Elle manifeste bientôt son souhait de l'accueillir dans son foyer douillet. Pourtant, John Brown, compagnon fidèle mais exclusif, ne l'entend pas de cette oreille. Rose trouve cependant le moyen de le faire changer d'avis, et bientôt, un ronronnement nouveau complète la tendre quiétude de leur vie.

 

On est immédiatement séduit par le classicisme un peu rétro des illustrations pleines du charme apaisant qui imprègne l'ambiance de cette histoire simple et touchante. Rose, vieille dame au grand cœur, allie douceur et obstination. La parole, prêtée pour la circonstance à un chien doté, par ailleurs, d'un patronyme, fait ressortir chez lui une réaction aussi bien humaine que canine, à laquelle s'ajoute la prétendue hostilité entre chien et chats, qui n'a rien, reconnaissons-le, de systématique. Patiente et pacifique, la stratégie d'approche du félin, ici, noir comme la nuit qui l'environne, témoigne d'une fine observation de ses congénères tout en mystères et séduction. Surtout, les bienfaits de la cohabitation des humains et des animaux sont mis en évidence par la richesse et la profondeur des relations entre les trois protagonistes. Une interprétation sensible, un album inoubliable.

 

Une petite précision d'ordre pratique : éviter l'erreur de Rose qui croyant bien faire, donne du lait au chat. C'est pas du tout bon pour sa santé !

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 18:06

couv chien pas comme les autres 

Ecrit et illustré par Fiona Roberton

Aux éditions Circonflexe (Albums), 2013

Prix : 13 euros

A partir de 4 ans

 

Comme beaucoup d'enfants, le petit Henri rêve d'avoir un chien, sans nul doute, le compagnon idéal. Aussi passe-t-il une petite annonce qui tombe sous les yeux d'un canard solitaire. Comme lui aussi cherche de la compagnie, il entreprend le voyage vers le petit garçon, espérant, sous un déguisement approprié, répondre à ses attentes. Et c'est ce qui arrive, jusqu'au moment où, au cours d'un jeu, le déguisement de chien s'éparpille, laissant apparaître le canard. Henri va-t-il tout de même garder pour ami cet animal aussi surprenant qu'inattendu ? Et pourquoi pas, car Samy le canard, tout bien considéré, est vraiment un compagnon idéal.

 

Quels sont les critères qui déterminent une amitié ? Bien malin qui saura répondre à cette question. Henri, lui, pense avoir la réponse, et dresse un portrait très précis du compagnon idéal. Or la réalité vient lui démontrer que ses désirs étaient fondés sur des idées préconçues et dépasse même ses espérances. Cette astucieuse démonstration est réalisée par Fiona Roberton avec un dessin simplissime et un humour imparable, s’amusant des clichés qui collent à la peau des animaux, et surtout, des qualités qu'ils sont censés posséder pour plaire aux humains. (Selon les cas, ils deviendront animaux de compagnie, ou… probablement bloc de foie gras.) Relevé par une bonne dose d'imagination enfantine, le personnage de Samy bouscule quelque peu les frontières qui délimitent d'ordinaire les espèces en fonction de leur utilité pour l'homme (celui-ci est fait pour ceci, cet autre pour cela). Il révèle au contraire les qualités que possède en soi chaque animal. Il faut bien la persévérance candide d'un enfant comme Henri pour surmonter les préjugés ambiants et apprécier la vraie nature d'un canard qui, même s'il ne parle, après tout, qu'en faisant « coin-coin », n’en est pas moins digne de respect, voire d’affection.

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